Janvier 1961 : le référendum sur l’autodétermination en Algérie est approuvé à une large majorité. En février, l’Organisation Armée Secrète (OAS) voit le jour et se lance dans une campagne d’attentats sanglants. Des deux côtés de la Méditerranée, la guerre devient franco-française. En métropole, elle culmine avec les plasticages du 7 février 1962 et la répression de la manifestation au métro Charonne, le lendemain. En Algérie, elle voit s’affronter membres de l’OAS et « barbouzes ». Pourtant, le 18 mars 1962, les accords d’Évian sont signés.
Née à Paris, Jeanne Puchol a alors quatre ans. Si elle ne se souvient pas directement de ces événements, elle est cependant dépositaire de récits familiaux liés à la période, à l’engagement de ses parents pour l’indépendance, et à leur ascendance pied-noire. En reconstituant les principaux épisodes de ces quelques mois, en les confrontant à la mémoire, parfois défaillante, qu’en ont ses proches, l’auteur s’interroge sur la violence extrême de cette fin de conflit. Elle redécouvre aussi les incidences qu’ont eues les faits sur son propre parcours.
À mi-chemin de la bande dessinée et du texte illustré, tour À tour documentaire et introspectif, l’ouvrage entrecroise évocations des derniers mois de la guerre d’Algérie, témoignages de proches, reportages sur la mémoire des victimes et souvenirs d’enfance.