« Rien n’est résolu, aucun conflit n’est réglé, et remettre en mémoire ne veut pas dire remiser dans la mémoire. » Les pages ici rédigées par ces fils d’assassinés par l’OAS sont plus encore qu’une mémoire, c’est un livre de notre Histoire escamotée. Car le silence fourbit l’injustice, et la forfaiture élève les sanglants exécuteurs, ces héros de pacotille, en des martyrs de mensonge. Aussi le pouvoir veut se faire de nouveaux alibis, des « fadaises » de réconciliation pour laisser, si les enfants des victimes n’y prenaient garde, le négationnisme faire acte et la démission s’ériger en cénotaphe devant l’innommé. Notre République réassassine les innocentes victimes et « nihilise » la grandeur de leurs serviteurs. L’honneur de ces hommes qui servirent l’État avec une loyauté, une éthique, est piétiné. C’est le factorat de l’imposture. Dans le cas présent, les six inspecteurs des centres sociaux « exterminés », tout comme le commissaire Gavoury massacré, sont les victimes d’un crime imprescriptible et tout honnête homme doit demander raison. Il y a sentence à prévariquer l’honneur d’une Nation mais aussi de fait à affaiblir ses fondements. La patrie induit tous ses enfants dans leur rôle de gardien de la liberté et de la justice. Si les deux fils de victimes de ces exécuteurs — ayant l’affront de revendiquer de servir la France — ne s’étaient pas indignés, nul sinon peu n’aurait conçu d’annihiler l’hommage à l’insupportable et à l’injustice. Aujourd’hui, nous assistons à la réhabilitation des assassins avec en plus l’ignominie de l’article 13 de la loi de février 2005 accordant une légitimité et une réparation à ceux qui ont commis des crimes de sang. Il faut qu’enfin le cercueil de leur père repose en paix et que le travail de mémoire fasse acte pour leur deuil et l’équité. Notre patrie s’implique dans son avenir et sa jeunesse sera à l’image de la volonté d’État que justice, vérité et honneur soient de son Histoire. C’est le pari de cet ouvrage et l’engagement de ces fils de notre République.
Jean-François Gavoury vient de nous quitter le 3 août 2023 et en hommage nous pourrions lui décerner ces quelques mots : « Les pages que rédigent ici des fils d’assassinés par l’OAS sont plus encore qu’une mémoire, un livre de notre Histoire escamotée. Car le silence fourbit l’injustice, et la forfaiture élève les sanglants exécuteurs, ces héros de pacotille, en des martyrs de mensonge. Notre République réassassine les innocentes victimes et nihilise la grandeur de leurs serviteurs. L’honneur de ces hommes qui servirent l’État avec une loyauté, une éthique, est piétiné. Les six Inspecteurs des centres sociaux “exterminés “, tout comme le commissaire Gavoury massacré sont crimes qui demandent sentence et non oubli. Or, il faut que cessent ces vilenies pour l’équité et la vérité dues à ces enfants de victimes de l’OAS ».