C’est l’histoire au quotidien de ces résistantes arrêtées qui, souvent après avoir été torturées, se retrouvent dans ces prisons et ces pages vont nous faire vivre leur itinéraire. Chacune d’entre elles se raconte et nous raconte leur arrestation mais aussi leur engagement, la vie carcérale, les sœurs gardiennes, la police, les « Droit Commun », les « Politique » et leur lutte pour rester dignes et fidèles combattantes de l’armée de l’ombre.
Cet ouvrage rend hommage à ces étrangères qui très tôt entrèrent en lutte et furent emprisonnées : Espagnoles, Allemandes, Polonaises… On sait maintenant leur condition de détention, leur vécu, mais aussi, chose rare, le fonctionnement de ces lieux d’oppression, de collaboration et de résistance. C’est la part noire de l’histoire des prisons parisiennes pendant l’occupation. Si beaucoup partiront dans les convois les emmenant vers Auschwitz ou Ravensbrück, si beaucoup mourront en déportation ou du typhus, certaines, libérées ou évadées, continueront le combat clandestin.
Ce livre est comme une stèle du souvenir pour ces lieux de supplices (dont deux seront rasés après la guerre). Il révèle la volonté de continuer à témoigner et appartient à notre mémoire collective Ces pages sont une ode à la femme dont le rôle et la lutte pendant cette période ont été trop souvent oubliés sinon négligés.