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Nouvelles Peu Exemplaires

Nouvelles Peu Exemplaires

Auteur·rice :

19,00 

Précédées de « 15 Quai Conti » de Patrick Modiano (Prix Goncourt 1978, Prix Nobel de littérature 2014) : « 15 Quai Conti »

19,00 

Yéfime
Yéfime
14 x 22
2-908 527-91-x
Date de parution :
Collection Thème Domaines : ,

Ce manuscrit me fut « déposé » par Chris Marker qui me demanda si je voulais accueillir cet auteur dans mon catalogue, je fus bouleversé par ces nouvelles… Comme l’exulte le poète, comme le passant fermant ces pages dira des brumes de son voyage initiatique à la littérature dans Nouvelles Peu Exemplaires, laissant quelque peu aphone les picaresques prouesses de Cervantès. François Vernet appartient à une sorte d’archange — où tout n’est que rencontre. Rencontre d’un hasard qui me poussera comme les voiles d’un corsaire à le publier, rencontre de Patrick Modiano avec celui qui était déjà devenu un fantôme de poussière d’un délire à Dachau (où il mourut en mars 1945) et qui lui fera écrire dans « 15 Quai Conti » : Ainsi, j’avais mis presque vingt ans pour retrouver la trace de cet homme et sa véritable identité… Alors, avec ses passe-noms redevenus ombre dans les rayons de nos bibliothèques, le Zébu voulut revisiter son lecteur. Son compagnon de rêves, de résistance, de misère, de déportation Yéfime, parlant de son œuvre, percera, lui, le secret : Un spécimen de littérature de circonstance entrait dans l’Histoire. Cette suite de nouvelles, d’une plume et d’un style où se lève une admirable ironie, nous promène vers Vichy de la débâcle à l’armistice, de l’occupant à l’occupé de 1940 à 1942 : de El Desdichado, qui est le cheminement de ce Russe devenu par transfert de mort Français, à cet Aller et retour de marché noir en passant par L’apprenti maître chanteur, d’un soldat certes démobilisé mais trafiquant de pacotille, ou encore Le trou, voyeur ami sauveur, et le cheminement des Trois jeunes tambours aux clandestines chevauchées. Pour s’arrêter d’un rire encanaillé de défaite sur la pathologie hormonale d’un maréchal.

Comme l’écrit Michel Boujut : « Ces nouvelles ont été rédigées entre 1940 et 1942 et bravent ceux du gouvernement de Vichy qui veillaient à la pénitence des esprits. “Révélation majeure où passe une humanité humble et forte à travers une écriture en lames de cristal qu’on reçoit en plein cœur.” »

Ici nous avons à redécouvrir ou plus humblement à découvrir cet écrivain que la faucheuse emporta trop tôt pour le malheur de notre quête littéraire.

Michel Reynaud