L’auteur nous fait vivre et revivre sa mémoire, son histoire. Elle nous emmène au zénith de sa mer Méditerranée où elle erre, vagabonde et nous invite à prendre part à cette nostalgique senteur de sa petite enfance retrouvée. Oran, Toulouse, Paris, Soissons, Ajaccio, et j’oublie ses escapades et ses escales. Nous approchons ineffaçablement de la rive algérienne.

Celle ou celui qui n’a pas vu le soleil se lever ne peut aimer les matins qui s’éveillent, pourrions-nous dire à celui ou celle qui à l’aube de son réveil ne désire partager les mets mélancoliques de sa propre enfance. À la lecture des Oublies ce sentiment devient une évidence. Nulle hibernation nidera sur la soie des pas que ces Oublies nous invitent à suivre. Au zénith de sa mer Méditerranée l’auteur erre, vagabonde et nous invite à prendre part à cette nostalgique senteur de sa petite enfance retrouvée. Et, elle pourrait nous rajouter, tel Rimbaud : « J’ai seul la clef de cette parade sauvage. » Et l’auteur voyage sur une page et écrit, porte des mots minutieusement appris, recueillis au détour d’un carnet de voyage. Et elle nous tient la main et forme ses lettres suavement apprises et sur la page blanche noircit de sa saveur l’arc-en-ciel d’un vécu, d’une rêverie, d’une histoire écoutée. Oran, Toulouse, Paris, Soissons, Ajaccio, et j’oublie les escapades et les escales qui bercent le demain de Christine Fernandez. Je pourrais en écho lui susurrer : tu parles à qui et qui en toi parle, pour qu’enfin tes mots naissent, voyagent à l’aube de l’espoir, laissant pantois les noirs maléfices, et gardent simplement mais précieusement la musique de ces Oublies qui nous rapproche ineffaçablement vers la rive algérienne.

Les Oublies comme une margelle à partager.

Michel Reynaud